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Les informations erronées des blavéristes


1 - "APRÈS LA CONQUÊTE DE JAUME I, IL N'Y AVAIT QUE 5% DE COLONS CATALANS, ET IL EST DONC IMPOSSIBLE QUE LA LANGUE CATALANE AIT ÉTÉ IMPOSÉE DANS LE PAYS VALENCIEN"

Tout d'abord, il est nécessaire d'affirmer que cet axiome (c'est-à-dire qu'une population minimale ne pourrait pas imposer sa langue à la majorité) est faux, puisque les cas comme ceux des Français en Haïti ou des Turcs en Turquie peuvent être vérifiés à cet égard. En tout cas, il y a d'autres études faites par des chercheurs professionnels qui arrivent à la conclusion que dans la première période de la Reconquista les colons catalans étaient près de 60% des colons. Une autre chose qui est cachée par les blavéristes, c'est que l'immigration de la Catalogne n'a pas eu lieu seulement dans la deuxième partie du XIIIe siècle, mais que les vagues d'immigration de la Catalogne ont continué tout au long du XIVe siècle, jusqu'à ce que la Peste Noire arrête le surplus démographique en Catalogne. De plus, les femmes avaient plus de fils au Moyen Âge qu'aujourd'hui, et les conditions offertes par le Pays valencien étaient beaucoup plus attrayantes que le système féodal de la Catalogne.

2 - "LES DIFFÉRENCES ENTRE Le VALENCIEN ET LE CATALAN STANDARD SONT NOMBREUSES PUISQU'IL S'AGIT DE LANGUES DIFFÉRENTES"

Castell d'Alcanyís
Jacques Ier entrant à València. Château d'Alcanyís (XIIIe siècle)

L'une des tentatives les plus flagrantes est d'essayer de séparer autant que possible le catalan standard du parler valencien "apitxat" (l'"apitxat" est le sous-dialecte de la ville de Valence et de ses environs), en créant de nouvelles normes orthographiques telles que les "Normes del Puig" (1979), ou en faisant des différences dialectales un mur qui sépare le valencien du reste des dialectes catalans. Comme toutes les fausses informations des blavéristes, cela ne peut pas être défendu puisque la majorité de ces différences qui "pourraient séparer" le valencien sont des évolutions de l'ancien catalan des colons médiévaux dans le royaume valencien. Ainsi, par exemple, si on les compare avec les principales caractéristiques du dialecte de Lleida de la langue catalane, on peut trouver :

  1. Maintien du -r final comme dans "cantar" (mais avec des exceptions dans le nord du pays valencien et la région de Novelda) ; alors que les autres parlers catalans l'ont perdu. Mais même au XIIe siècle, il a été conservé en grande partie, même à Barcelone : "contar".
  2. La première personne du présent se fait avec un -e final : "jo cante", alors que les autres parlers catalans ont ajouté un -o ("jo canto"), ou -u ("jo cantu"), ou -i ("jo canti"), ou rien ("jo cant"). Ceci est dû au simple fait qu'avant la conquête chrétienne du Pays Valencien (VC) et des îles Baléares, l'ancien catalan n'utilisait pas de vocale terminale ; et cette vocale tardive est apparue pour renforcer et spécifier la personne verbale. Il en va de même pour les autres terminaisons verbales.
  3. Le son -th- qui vient du latin -ATA, -ATORE est devenu aphone au XVIIIe siècle (teulada > teulà, cremada > cremà, llaurador > llauraor) ; le dialecte méridional a beaucoup plus avancé dans cette suppression : "roda" > "roa", "cadira" > "caira", "mos-altros" > "mosaltros" > "mothaltros" > "moatros". Il est vrai que dans l'ancien catalan, ce phonème -th- a commencé à disparaître à partir du XIIe siècle et s'est répandu dans tous les dialectes : VICINO > vethí > veí ; RATIONE > rathó > raó (alors que d'autres langues romanes ont conservé la consonne : vecino, voisin, vetzín, vecino ; razón, raçao, ratzón, racione).
  4. Le son /v/ comme dans "vi" est conservé (sauf dans la région de la ville de Valence) ; il s'agit d'un archaïsme catalan qui survit également de nos jours dans les villages autour de Tarragone.
  5. Il y a des mots espagnols qui ne sont pas utilisés dans les autres dialectes catalans : monyo, agüelo, cepillo, cuernos, entonces, otony, etc.
  6. Le sous-dialecte "apitxat" ne rend pas sonore les phonèmes de "rosa", "dotze", "quinze", "viatge" ou "germà" [z et dj] depuis le XVIe siècle, qui se transforment en "rossa", "dotse", "quinse", "viache" et "chermà" [s et ch], peut-être comme une preuve évidente de la pression espagnole sur la langue (il existe également des dialectes "apitxat" dans le catalan d'Aragon, qui subissent une influence multiséculaire des locuteurs espagnols en tant que dialectes frontaliers).
  7. Les terminaisons consonantiques -ng, -nd, -ld sont renforcées (sanc, profunt, molt), alors que les autres dialectes ont perdu la dernière consonne ou l'ont toujours sonorisée.
  8. Il n'a pas été utilisé en -b- épenthétique dans des mots tels que "hui" (a hui > a vui > avui) ou "uit" (vuit).
  9. Le son latin et catalan -LT- perd le -l- : altres > atres, mais molts > molts. Ce son a subi en catalan ancien une vocalisation (autres, mouts), mais qui a été empêchée par une correction cultuelle (XIIIe-XIVe siècle). En tout cas, dans le VC, il n'a pas été possible de l'empêcher et il a été en grande partie éliminé.
  10. La défense la plus ridicule des formes authentiques "valenciennes" est de défendre une mode espagnole claire telle que les terminaisons en -cul (articul, fascicul, etc.). Tout d'abord, au Moyen Âge, les gens ne lisaient pas les "articuls" dans les journaux et n'achetaient pas les "fasciculs" dans les librairies, pour la simple raison que ces choses n'existaient pas, et donc ces mots n'existaient pas non plus en valencien, ni dans le catalan de Barcelone avec -cle, ni dans l'espagnol avec -culo. Deuxièmement, en latin vulgaire, le groupe CUL se prononçait "cl" (APICULA > APICLA), qui s'est transformé en "j" en espagnol et en "ll" en catalan: "abeja" et "abella". Simplement les terminaisons en -cul sont tirées de néologismes qui sont habituellement à Madrid, alors que le catalan standard à partir du latin ARTICULO a créé "article", parfois en essayant d'être le plus similaire à la source, parfois en essayant d'imiter les anciennes évolutions cultistes catalanes (comme dans SAECULO > segle), alors que les autres ont une simple réduction vocalique, comme dans "ridículo" > "ridícul" qui ont été introduits récemment par la voie espagnole mais qui ont été adoptés par tous les dialectes catalans.
  11. Les blavéristes affirment également que le système éducatif tente d'écarter les mots et les expressions indigènes (comme mosatros, moatros, nosatres) au profit d'expressions "étrangères" à la Catalogne ; mais la réalité est que, comme toute langue standardisée, le catalan a cherché un consensus dialectal (avec les Catalans du Nord naltros, nantrus, nusatrus) et prend presque toujours le mot la plus conservée (nosaltres), ou le mot le plus proche de la source éthymologique (NOS ALT(E)ROS).

Quelles différences y avait-il donc entre les dialectes valencien et lleidatan il y a sept siècles ? Presque aucune, car il n'existait pas encore de tels dialectes et tous deux composaient un parler unique et indifférencié : le dialecte occidental, à partir duquel se développeront le lleidatan, le tortosin et le valencien.

#évidences_sur_le_langage_valencien

3 - "LES ANCIENS ÉCRIVAINS VALENCIENS MENTIONNAIENT DÉJÀ UNE LANGUE VALENCIENNE"

Castell d'Alcanyís
Jacques Ier entouré de chevaliers catalans et aragonais. Le château d'Alcanyís.

L'objectif est d'essayer de justifier qu'autrefois les écrivains valenciens pensaient écrire une langue unique, de sorte que le blavérisme pourrait être justifié par des témoins aussi anciens :

  • Déjà en 1408, un document notarial mentionne une langue valencienne en parlant de certains droits que possédait la ville d'Onda:

"El sia la veritat del feyt que les paraules que foren entre vos, dit honrat senyer en Lois Sendavena e lo dit comandador d'Onda, fossen en vulgar lengua valenciana, e foren aquestes e semblants en efecte".

  • Joan Esteve, auteur du livre Liber Elegantiarum, imprimé à València en 1489, a écrit: "Acaba el llibre de les elegàncies de Joan Esteve home eruditíssim ciutatà valencià per real autoritat notari públic, en llatina i valenciana llengua [latina et valentiana lingua] ab exactíssima diligència esmenat".
  • En 1491, le Valencien Fra Bonifaci Ferrer, dans une traduction de la Bible en catalan, écrivait:

“...fou arromençada de llengua llatina en la nostra [llengua] valenciana”.

  • La meilleure preuve pour vérifier que lorsqu'on dit "llengua valenciana", il s'agit de "parler" ou de "dialecte" se trouve dans "Orígenes de la lengua española" (1737), écrit par le valencien Gregori Mayans (source).:

"218. Si atendemos a las palabras, es cierto que ai muchas lenguas más breves que la castellana, i una de ellas es la [lengua] valenciana. Pongamos egemplo en estas palabras del apóstol andaluz. San Pablo se hizo todo a todos para ganar a todos. San Pau es feu tot a tots per guañar a tots. O en estas otras, pan, vino, carne. Pa, vi, carn."

"79. Los dialectos de la lengua lemosina son la catalana, valenciana i mallorquina. La [lengua] catalana ha recibido muchos vocablos de la [lengua] francesa; la [lengua] valenciana, de la [lengua] castellana; la [lengua] mallorquina se llega más a la [lengua] catalana, como hija della. De todas las tres [lenguas, ja que "dialecto" és masculí] la más suave i agraciada es la valenciana, i no me lo hace decir la passión [per ser ell mateix valencianoparlant]."

Translation: "Les dialectes de la langue limousine sont le catalan, le valencien et le mallorquin. Le catalan a reçu de nombreux mots du français ; le valencien, de l'espagnol ; le mallorquin est plus proche du catalan, dont il est le fils. De ces trois [langues], la plus belle et la plus riche est le valencien, et ce n'est pas par passion que je l'affirme."

Mayans a reconnu l'unité linguistique d'une certaine manière (sous la dénomination traditionnelle de langue limousine. Ce terme n'est plus accepté de nos jours par la philologie à cause de son inexactitude car dans les Pays Catalans on ne parle pas le dialecte occitan de Limoges, et il n'y a pas non plus de ville avec ce nom dans le Pays Catalans) ; mais en même temps, il a identifié le parler des Valenciens comme une "langue", et la raison en est qu'avant la linguistique moderne, les écrivains tenaient pour sinonimous les termes "dialecte" et "langue", de la même manière qu'aujourd'hui on pourrait appliquer le terme "langage" à l'idiome hongrois (le parler hongrois, il parle hongrois, etc.) ou au dialecte anglais américain (le langage américain).

D'ailleurs, la grande majorité des anciens intellectuels valenciens ont maintenu clairement l'unité linguistique en parlant du parler valencien, certains nommant même cette unité tantôt "Limousin", tantôt "Valencien":

  • 1306: Arnau de Vilanova a fait une fois dans ses écrits une division parfaite entre les deux nations et langues romanes de la Couronne d'Aragon, lorsqu'il a affirmé: "regnum vero Aragoniae (sub se habet) Cathalanos et Aragones".
  • C'est en 1521 que le Catalan Joan Bonllavi mentionne pour la première fois la langue limousine comme synonyme de l'ancien catalan, en utilisant l'expression "première langue limousine" ou "langue médiévale" comme langue utilisée par les catalans de Catalogne, du Pays valencien et des îles Baléares, et cette dénomination de "limousin" sera utilisée par les érudits jusqu'au XIXe siècle avec normalité.
  • Pere Anton Beuter (Primera parte de la Crònica general…, 1546):

"la lengua nuestra valenciana que, naciendo de la catalana, parece diversa de ella, y mucho más de la mallorquina, que también de ella nació, y aun la mesma catalana, que de la [lengua] franca [de França: llengua llemosina o occitana] nació"

Traduction : "notre propre langue valencienne, née du catalan, semble différente de lui [la "langue" catalane], et encore plus de la [langue] mallorquine, qui est également née de lui, et même du catalan lui-même, qui est né de la [langue] franque [de France : la langue limousine ou occitane]".

  • Le chroniqueur valencien Gaspar Escolano déclare (1610):

"Como fue poblado desde su conquista casi todo de la nación catalana, y tomó della la lengua, y están tan paredañas y juntas las dos provincias, por más de trescientos años han pasado los deste reino (de València) debajo del nombre de catalanes, sin que las naciones extranjeras hiciesen diferencia ninguna de catalanes y valencianos."

Traduction : Comme il a été peuplé depuis sa conquête presque entièrement par des catalans, et qu'il a pris d'eux la langue, et que les deux régions sont si proches, pendant trois cents ans le peuple de ce royaume de Valence a été connu sous le nom de catalans sans distinction parmi les nations étrangères entre les catalans et les valenciens."

  • Andreu Bosch (Summari, índex o epítome…, 1628):

"Per discurs [el discòrrer] de temps ha anat tant perdent la llengua llemosina […] que ha vingut a tenir quiscuna llengua diferent títol, ço és, de catalana, valenciana, mallorquina, i així de les demés".

Traduction: "Au fil du temps, la langue limousine a tellement perdu [...] qu'aujourd'hui chaque langue [dialecte] porte un nom différent, c'est-à-dire catalan, valencien, mallorquin, et ainsi de suite."

  • Dans le Ramellet del Bateig, Joan Batista Ballester (1667), écrit:

"Parlava's lo valencià lenguage en Proença, tota la Guiana [Guyenne] y França gòtica [Llenguadoc], y ara en Catalunya, Regne de València , Mallorca y Ivisa. Pero als més els queda al pronunciar-la cert margall que no·l tenim los desta Ciutat."

Traduction: "La langue valencienne était parlée en Provence, dans toute la Guyenne et le Lenguadoc, et maintenant en Catalogne, dans le royaume de Valence, à Majorque et à Ibiza. Mais aux autres, il a été laissé une certaine trace dans la prononciation que les gens de cette ville n'ont pas". Ballester a non seulement appliqué l'adjectif "valencien" à toute l'aire linguistique catalane, mais il l'a même appliqué de manière similaire à l'ancienne unité formée par l'occitan et le catalan primitif.

  • Carles Ros (Epítome del origen y grandezas del idioma valenciano, 1734):

"se debe nombrar al tercer ramo principal de las lenguas de España con el de [lengua] 'valenciana', y no con el de catalana, porque una y otra salieron de la limosina. […] Pero las dos, como he dicho, dimanan de la limosina [occitana], comprehendiéndose en la de Cataluña, la de Mallorca, Menorca e Ivisa"

Traduction: "il faut mentionner la troisième branche principale des langues en Espagne comme "valencien", et non comme "catalan", car l'une et l'autre proviennent du Limousin. [Mais les deux, comme je l'ai dit, viennent du Limousin [occitan], y compris dans celui de Catalogne, de Majorque, de Minorque et d'Ibiza.."

  • Même l'évêque Joseph Climent a déclaré en 1776, juste après avoir été nommé évêque de Barcelone:

«Si bien se mira, Valencia puede llamarse con propiedad una colonia de Cataluña, casi todos los valencianos somos catalanes en el origen, y con corta diferencia son unas mismas las costumbres y una misma la lengua de los naturales de ambas provincias». La llàstima és que per aquella època el català era prohibit com per a escriure-ho en valencià.

Traduction : "En vérité, le Pays valencien pourrait parfaitement être appelé une colonie de la Catalogne, presque tous les valenciens sont des catalans d'origine, et les traditions de ces territoires sont assez similaires, et la langue des natifs des deux régions est la même."

  • "Bajo el nombre de catalanes se entendían éstos y los valencianos, por ser todos de una misma lengua...". (Notas al Canto del Turia, F. Cerdà, 1778).

Traduction : "Sous le nom de Catalans étaient connus ceux-ci et les Valenciens, en étant tous d'une langue unique".

  • El 1875, Constantí Llombart, écrivain et l'un des pères de la Renaixença valencienne, a écrit:

"Per a no donar motiu a rivalitats entre los pobles que parlen la nostra llengua, sempre hem cregut lo més convinent l'aplicació de lo calificatiu llemosina a les diferents rames que, despreses de l'antic arbre naixcut a la provençal Limoges, varen arraïlar en Catalunya, València i les Illes Balears".

Traduction : "Afin de ne pas créer de rivalités entre deux nations qui parlent notre langue, nous avons toujours pensé que le qualificatif le plus approprié à appliquer était celui de Limousin aux différentes branches qui, après avoir poussé à partir de l'ancien arbre né dans le Limoges provençal, s'enracinent en Catalogne, au Pays valencien et aux îles Baléares".

  • Constantí Llombart, ajoute.

"Res té de particular que, aixina com la llengua que es parla en tota Espanya se nomena castellana, perquè en Castella va nàixer, la que parlem hui en la pàtria llemosina [PP.CC.], com lo senyor Balaguer l´anomena, o siga Catalunya, València i Mallorca, prenent lo nom d'on tingué lo bressol, se denomine llemosina, a imitació de lo que els espanyols han fet en la Castellana".

Traduction : "Il n'y a rien d'anormal à ce que, la langue parlée dans toute l'Espagne étant connue sous le nom de castillan, comme en Castille, cette langue que nous parlons aujourd'hui dans la patrie limousine [Pays catalans], comme le mentionne M. Balaguer (c'est-à-dire la Catalogne, le Pays valencien et Majorque), prenant le nom de son berceau, nous l'appelions "limousin", à l'imitation de ce que les Espagnols ont fait avec le castillan."

Il est donc clair que jusqu'à l'invention du blavérisme au XXe siècle, il était largement admis dans le Pays Valencien que le parler valencien appartenait à la même communauté linguistique que celle qui existe aujourd'hui avec la Catalogne et les îles Baléares.

##Sur_le_celèbre_Mozarabe

4 - LE NOYAU DE L'OS : LE MOZARABE VALENCIEN OU COMMENT "IL EST PROUVÉ QUE LE VALENCIEN ÉTAIT PARLÉ DANS LA RÉGION VALENCIENNE AVANT LA CONQUÊTE CATALANO-ARAGONAISE"

València after the christian conquest
València après la conquête chrétienne de 1238. Château d'Alcanyís (XIIIe siècle)

Si les thèses blavéristes s'appuient sur le fait que le valencien et le catalan standard n'appartiennent pas au même système linguistique en raison du fait que le valencien était parlé avant la conquête chrétienne du XIIIe siècle sous le nom intellectuel de mozarabe... il est clair aujourd'hui avec les données littéraires et toponymiques que l'ancien mozarabe n'avait aucune relation avec le valencien actuel:

"Yâ qoragonî ke keres bon amar
mio al-furâr
lesa ë tu non le lesas dë amar"

(Ibn al-Labbana de Dénia, d. 1113)

"Garide-me
k(u)and mio sîdî yâ qawmu
ker(r)a bi-llâh
suo al-asî me dar-lo"

(Abu Isa ibn Labbun, de Morvedre dans le XIe siècle)

"¿Qué fareyo au que serad de mibe?
¡habibi,
non te tolagas de mibe!"

(Abu Bakr Muhammad ibn Ahmad ibn Ruhaim est né à Bocairent et a vécu à l'époque des Almoravides : XIIe siècle).

Ibn Ruhaim nomme dans un poème la langue des chrétiens "latiniya". Cela irait à l'encontre de l'hypothèse selon laquelle la population muladi ou la population valencienne locale islamisée parlait une langue romane parmi eux.

Toponymie mozarabe enregistrée de nos jours ou dans des livres anciens (comme le Llibre del Repartiment, XIIIe siècle) : Racó de la Comba (en valencien "coma", à Benicàssim) ; Onda ("ona") ; Castellnovo ("nou" en catalan et "nuevo" en aragonais) ; Alponti ("el pont") ; Castelo ("castiello" en aragonais) ; Xúquer (du latin Sucro/er) ; Xàtiba (du latin Saetabis) ; Petres ("pedres" en catalan et "piedras" en aragonais) ; Petracós ("pedregós" en catalan) ; Gorbayra ("corvera" en catalan - valencien et aragonais) ; Caprala ("cabrera" en catalan) ; Vallibona ("vall bona" en catalan, "val buena" en aragonais) ; Foios ("fueyos" en aragonais ou "hoyos" en espagnol) ; Montichelvo ("munt" en catalan) ; Benimaurell ("morell" en catalan), Campello, etc. , etc.

Il existe également des listes bothaniques écrites par des auteurs arabes (par exemple Ibn Biclarix) où certains noms d'herbes sont encore mozarabes chez les musulmans de l'ancienne Valence ; les noms suivants peuvent être mentionnés : "merenda", "pandair", "capón", "canin" ("canino" en espagnol), "fulliyín" ("hollín" en espagnol ou "follí" en valencien), "plantayn" ("llantén" en espagnol ou "plantén" en aragonais), etc.

Mais même ainsi, nous pourrions trouver un blavériste qui dirait que de toute façon le mozarabe a évolué vers l'actuel valencien, mais cela serait très difficile à démontrer puisque les Actes de Consagració de la Seu d'Urgell prouvent déjà que la langue catalane était déjà formée au IXe siècle, et la Chanson de Sainte Foi prouve que la langue française était déjà formée au IXe siècle aussi, etc. Il serait également très difficile de comprendre ce qui s'est passé avec un tiers de l'ancien vocabulaire mozarabe qui n'est plus utilisé, comme "canín" au lieu de "ullal" [chien], "habibi" au lieu de "amic" [ami], "sidi" au lieu de "senyor" [maître], "plantain" et ainsi de suite. Ou comment dans le pays valencien on conserve Xúquer de SUCER/RO mais on ne conserve pas de SOCER/RE "xoquer" ou "xocro" quand il s'écrit aujourd'hui "sogre" [beau-père]...

Et s'il est vraiment impossible de prouver que la langue mozarabe était le parler valencien actuel, il serait encore plus difficile de prouver la survie d'une quelconque communauté mozarabe dans la Valence au XIIIe siècle, juste avant la conquête catalano-aragonaise, car au XIIe siècle, Al-Andalus et le Maghrib étaient sous la domination des Almoravides (1090-1143), puis des Almohades (1172-1212). Tous deux étaient des tribus islamisées et fanatiques d'origine berbère qui avaient des lois très restrictives tirées du Coran et qui n'avaient aucune pitié pour les chrétiens, de sorte que les chrétiens restants étaient contraints de se convertir à l'islam, de fuir ou de mourir. Et à cause de cette intolérance des Almoravides et des Almohades, il n'y a plus aujourd'hui, contrairement à d'autres pays musulmans, de communautés chrétiennes autochtones au Maghreb, et c'est ainsi que vers le XIIe siècle, les communautés mozarabes ont disparu dans l'Al-Andalus.

#Information_erronée_blavériste

5 - "PURE AND SIMPLE" INFORMATION ERRONÉE BLAVERISTE

Dans les années 80, un habitant de la ville de Xàtiva, Josep Gironès, a fait une grande découverte d'une pierre avec des inscriptions du VIIIe siècle. Il a été possible de lire "Eskola ab valentsya", preuve impressionnante et irréfutable que le valencien était parlé bien avant la conquête catalano-aragonaise. Ce résultat a incité le président du gouvernement valencien, Francesc Camps, à demander au chef du service du patrimoine archéologique d'étudier la pierre. Après avoir examiné la découverte, l'UniversitÉ Politechnique de Valence a envoyé un rapport concluant : les inscriptions de la pierre ne remontaient pas à plus de cinquante ans.

#Information_erronée_catalaniste

6 - ET AUSSI INFORMATION ERRONÉE CATALANISTE

Dans les années 80, le premier congrès de la langue valencienne s'est tenu dans la ville d'Elx. Logiquement, le grand problème était qu'il n'y avait pas de philologues disposés à défendre les thèses des Blavéristes. Mais l'un d'entre eux apparut soudainement : Bernard Weish, philologue de l'université de Munich, qui écrivit quelques lettres au journal "Levante" pour donner un fondement scientifique aux principales théories des blavéristes, comme l'existence au IXe siècle de poètes valenciens : "Bertran Desdelueg (autrement dit Bertrand Ofqours), Luís Llach (autrement dit Miqel Jaqson), ou Salvatore Coniglia (autrement dit Johny Rabbity). Compte tenu de son autorité et de son importance, les organisateurs de l'événement ont pris ses conclusions pour des dogmes, et ont donc invité Bernard Weish à exposer ses théories. Mais il n'est jamais venu au congrès, seul un court télégramme leur a été envoyé : "Impossible de venir par manque d'existence". La vérité est que Weish était un faux personnage créé par un philologue valencien qui utilisait ce pseudonyme pour écrire d'authentiques aberrations linguistiques afin de se moquer des organisateurs du Congrès d'Elx sur la façon dont ils étaient capables de croire toutes les absurdités qu'il écrivait.

##Les_paradoxes_blavéristes

7 - ET LES PARADOXES BLAVÉRISTES

  1. Alors qu'à Castelló on parle le mozarabe, à Sogorb on parle l'espagnol "xurro" (ex-aragonais) ou le mozarabe après la conquête chrétienne? En Algarve, parle-t-on portugais ou mozarabe après la conquête chrétienne? En Andalousie, parle-t-on espagnol ou mozarabe après la conquête chrétienne?
  2. Si l'Aragon primitif était la Jacetania, si la Castille primitive était à Burgos, et si le Portugal primitif était la région de O Porto (Portus Cale), que s'est-il passé en Sogorb? et en Algarve? et en Andalousie?
  3. Si la langue mozarabe sépare les Valenciens des Catalans... ne séparerait-elle pas encore plus les locuteurs espagnols de Sogorb et les locuteurs "mozarabes" de Castelló?
  4. Mais si le mozarabe est réellement parlé à Sogorb, alors les Blavéristes pourraient parler ce mozarabe! (mais si c'est le cas, le parler valencien actuel est clairement imposé de l'extérieur).
  5. Si les Valenciens parlent le mozarabe, les Tortosins sont-ils des Valenciens?
  6. Où commence et où finit la "langue" valencienne à l'intérieur de Castelló? ou au sud de Tarragone? (vraiment à la frontière Catalogne - Pays valencien il n'y a pas l'isoglosse...).
  7. Et pourquoi n'ont-ils jamais apporté la moindre preuve concernant le mozarabe valencien parlé du IXe au XIe siècle et écrit en valencien?
  8. Pourquoi, dans la défense de la "langue" valencienne contre l'unité de la langue catalane, utilisent-ils l'espagnol dans leurs manifestations?

8 - SOURCES

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